30 déc. 2011

Fonds de tiroirs

En cette fin d'année où je me retrouve, non pas en vacances du travail, mais sans bébé ni conjoint pour une dizaine de jours (visite de la belle-famille outratlantique oblige), je me suis lancée dans le nettoyage de mes papiers, une fois de plus.

Je ne me rends jamais au bout, car force est de constater que j'ai beaucoup d'idées laissées en plan, à des degrés divers de développement. À chaque fois, j'essaye de trouver une méthode, un classement mieux conçu pour ne pas oublier ces bouts d'idées, pour un jour passer au travers tout ce fouillis d'embryons d'histoires.

En même temps, est-ce une bonne idée de m'accrocher à tous ces fragments, dont certains, à la relecture, ont perdu tout leur sens? Est-ce que je ne risque pas de me faire submerger par ces inachevés?

Non seulement il y a toutes ces histoires déjà pensées, mais cela ne m'empêche pas d'en imaginer de nouvelles. D'accord, je n'écris plus de façon compulsive toute petite phrase qui me vient à l'idée et que je trouve pas trop mal tournée, comme s'il s'agissait d'un cadeau divin. Par contre, je dois nettoyer tout ce capharnaüm!

Une histoire à la fois.

Et je dois accepter que certaines de ces idées, au bout du compte, ne mèneront nulle part.
Si maintenant, une histoire ne me dit plus rien, peut-être que je ne devrais pas m'acharner à la conserver. Ou bien dois-je la garder au cas où, plus tard, je sois mieux disposée?

Et comment ranger toute cette paperasse!!! C'est d'un désordre. Éparpillé en feuilles mobiles, à divers endroits dans divers cahiers, regroupé et broché...

Je crois que je vais plutôt me mettre à écrire.
Quand j'aurai terminé la nouvelle sur laquelle je travaille, j'irai peut-être à la chasse.

13 déc. 2011

Lecture: Ringworld de Larry Niven

Ringworld: le classique de science-fiction!

Résumé

Le jour de son deux centième anniversaire, Louis Wu s'enfuit de sa propre soirée, blasé. Alors qu'il erre sans destination précise, il est intercepté par un marionnettiste de Pierson - de quoi attisé son esprit aventurier et curieux, puisque la totalité des membres de cette race d'extra-terrestres a cessé tout contact avec l'humanité et a quitté l'espace connu avant même la naissance de Louis. Le marionnettiste, Nessus, propose à Louis de partir avec lui, vers une destination inconnue, avec comme prix, un vaisseau dont le mode de propulsion révolutionnera les voyages interstellaires pour les humains. Se joindront à eux deux autres individus choisis par le marionnettiste: un kzin, dont le peuple a été en guerre avec les humains à plusieurs reprises; et une autre humaine, Teela Brown, dont la caractéristique principale sera de leur porter chance.

Lorsque le quatuor rejoint la diaspora des marionnettistes, ils prennent connaissance de leur destination: le Ringworld, cet anneau construit autour d'un soleil à la frontière de la galaxie. Les marionnettistes étant une race à la prudence qui côtoie la trouillardise, ils veulent les envoyer explorer cette merveille.

Critique

Ce qui m'a d'abord frappée chez Niven, c'est son talent pour décrire une réalité, un monde, en quelques mots et réflexions disséminés à travers l'action. Bien sûr, il y a parfois un paragraphe d'explications, pour approfondir notre connaissance de cet univers dans lequel évolue les personnages, mais il est toujours bien placé et Niven prend le soin de faire référence aux éléments de ce paragraphes plusieurs fois avant, de sorte qu'il répond à une curiosité qu'il a suscitée chez le lecteur. Le rythme de l'écriture est bien adaptée aux événements.

Du côté de l'histoire, ce qui débute comme une simple exploration devient le théâtre de découvertes sur l'étendue des manipulations des marionnettistes, sur la confrontation de la nature des différentes races. Au coeur de l'intrigue, il y a deux éléments: le combat contre la surpopulation et la façon dont les différentes races prévoient échapper à une catastrophe que rien ne peut empêcher, mais qui ne surviendra que dans un futur lointain. C'est surtout le second élément qui prévaut.
Niven dose bien la quantité de notions scientifiques qu'il intègre à l'histoire et se sert de l'ignorance d'un des personnages - Teela Brown - pour expliquer certaines de ces notions. Quant aux dimensions du Ringworld, elles sont si gigantesques qu'elles sont inimaginables, mais il emploie des comparaisons qui nous permettent de comprendre, sinon les dimensions, du moins le sentiment d'immensité.
Cependant, l'intérêt pour l'histoire s'amenuise un peu lorsque l'équipée s'échoue sur l'anneau. Déjà, qu'un peuple si maladivement prudent comme les marionnettistes n'aient pas pensé à la possibilité de se retrouver sur l'anneau me semble étrange. Ensuite, le mystère de la décadence des habitants m'a paru, sur le coup, plutôt cliché, mais rappelons-nous que l'histoire a été écrite en 1970.

Sur le plan des personnages, Louis Wu est savouré et ses réflexions sont empreintes de nuances et de profondeur. Les deux extra-terrestres, marginaux parmi les leurs, sont bien caractérisés. J'ai par contre des réserves quant à Teela Brown. Superficielle, elle m'a paru de carton. Étrangement, cela semble avoir été l'intention de l'auteur, si on en croit les commentaires de Wu à l'égard de la jeune fille. Sa présence artificielle au sein du groupe se révélera, par la suite, porteuse de plus de conséquences qu'on pourrait imaginer. Les péripéties qui affligeront le groupe remettront en question la notion de chance, la nécessité des malchances et des malheurs dans l'évolution de nos comportements ainsi que l'étendue de l'emprise de la chance de Teela Brown. La chance est ici approchée d'un point de vue évolutionnaire, comme un trait à cultiver chez une race, un paramètre à contrôler. Sous une telle lumière, le personnage prend une importance capitale. Mais ne gagne toujours pas ma sympathie. Je considère que Teela Brown n'avait pas à être autant 'de carton' pour prouver le point.

En résumé, Ringworld est un roman de science-fiction aux dimensions galactiques, qui aborde de nombreux thèmes chers au genre sous les aspects à la fois de la science, de la race humaine, des races extra-terrestres et de l'individu. Sa particularité se trouve dans son traitement de la chance comme moteur qui devient principal ainsi que dans la complexité de l'univers des marionnettistes et de leurs plans. Si quelques éléments agacent au plan de l'histoire, la lecture demeure très plaisante et elle apporte son lot de réflexions, sans oublier la plume de qualité de Niven pour créer un univers.

Il y a une suite, que je lirai!

Lu: Octobre 2011