11 août 2015

Solaris 194

Le numéro du printemps 2015 offre un sommaire d'auteurs qu'on voit plus rarement dans Solaris.

Avec Les Précieuses Minuscules, Natasha Beaulieu déroge à son type d'histoire usuel pour nous présenter un récit léger, plein de douceurs et de personnages savoureux et dont l'écriture, tout aussi légère, nous fait passer un beau moment.

La revue enchaîne avec une nouvelle de Pierre-Luc Lafrance: Projection privée. Ici, l'auteur revisite l'idée du film comme objet maléfique pour plonger dans l'horreur. Jacques Lampron, critique de film vitriolique, est traumatisé par un double suicide à son domicile. Après des mois de congé, il revient au travail et est invité à une projection, dont il se retrouve seul spectateur. Et pour cause, le film présenté s'adresse TRÈS spécifiquement à lui. Les personnages sont plutôt caricaturaux, en particulier le personnage principal, avec qui nous n'arrivons pas à sympathiser. Donc quand il lui arrive malheur, on est peu touché. Il y a des aspects intéressants, mais le cliché est trop épais, même si c'était l'intention de l'auteur (l'était-ce?).

Objets intelligents de Jean-Noël Lafargue explore l'exacerbation de l'invention et de l'utilisation d'appareils dits "intelligents". Principalement descriptive, cette nouvelle humoristique adopte une simplicité de ton et une honnêteté du protagoniste-descripteur qui lui donne sa force. Cependant, la nature répétitive des paragraphes agace malgré la brièveté de l'ensemble. Une histoire tout de même agréable, à la chute imaginative dans son contenant, si ce n'est dans son contenu.

Célia Chalfoun fait son entrée dans Solaris avec Les Raisons de Gournah, un récit de science-fiction qui se passe en Égypte et dont l'enjeu touristique a une importance majeure au niveau de l'économie. L'écriture est bien maîtrisée et le monde esquissé paraît complexe et intéressant. Cependant, le récit principal ne capte pas l'attention. On suit le personnage dans ses tractations, mais sans complètement se laisser embarquer. Il manque un tout petit quelque chose. Auteure à suivre.

Enfin, le volet fiction se termine avec Pour que s'anime le ciel factice de Frédérick Durand, une histoire fantastique préhistorique. Le récit est bien mené, mais contient beaucoup d'éléments dont plusieurs auraient pu être développés, ce qui nous laisse avec l'impression d'avoir eu trop de portes à demi ouvertes. La relation du peintre avec sa peinture est intéressante, mais aurait pu être poussée plus loin. Un texte tout de même réussi.

Le volet essais du numéro comprend un article sur Iain M. Banks composé d'un survol de ses oeuvres ainsi que d'une entrevue réalisée par Jean-Louis Trudel. Il s'agit d'un portrait des plus pertinents de l'auteur et son oeuvre. Ensuite, Mario Tessier traite de L'Imaginaire médiéval au Québec dans son incontournable Chronique du Futurible. Sujet vaste dont il fait une synthèse efficace qui demeure objective. Christian Sauvé enchaîne avec un Sci-Néma qui s'aventure en terrain moins défriché avec sa verve vitriolique.

Littéranautes et Lectures concluent, comme toujours, le Solaris.

Un numéro sympathique quoique inégal.

PS: Je ferai un petit aveu personnel: j'ai eu de la difficulté à le commencer. Je  n'arrivais pas à passer l'éditorial. Le dernier écrit par Joël Champetier. On pense toujours à toi.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire