16 déc. 2012

Lecture : "Révolte sur la Lune" de Robert A. Heinlein (1966)

Résumé

Utilisée à l'origine comme colonie pénitentiaire, la Lune héberge désormais des citoyens libres - les Lunatiques -, descendants des anciens déportés. Toutefois, elle demeure sous la gouverne d'un Gardien et a comme fonction principale de fournir la Terre surpeuplée en nourriture.

Un ordinateur principal est responsable de la bonne marche des différentes villes souterraines constituant la colonie. Avec l'accumulation des tâches, il a été augmenté, mis à niveau et un jour, il s'est mis à penser. Seul son réparateur régulier, Manuel, s'est aperçu de cette évolution. Conservant le secret, il profite de fausses demandes de réparation issues de l'ordinateur pour lui rendre des visites, converser avec lui, discuter de son sens de l'humour qui est encore à peaufiner.

Un soir, Mike - du nom que se donne l'ordinateur - lui demande d'aller surveiller une réunion. Sans le savoir, Manuel se trouvera mêlé aux démarches d'autonomisation et de libération de la Lune. Entraîné par une jolie révolutionnaire et son professeur qui lui a permis d'apprendre l'informatique, Manuel leur révélera le secret de Mike, ce qui rendra soudainement possible leur soulèvement.

Avec Mike qui prendra une identité pastiche pour devenir un des leaders du mouvement, Manuel sera plongé jusqu'au cou dans cette lutte, faite de manipulations des ennemis comme des alliés, alors qu'il ne souhaitait que la tranquillité.

Commentaire

 Dans ce roman, Heinlein mélange à merveille la vie d'un homme ordinaire, un développement informatique inouï et la destinée d'une population entière, dont l'existence est elle-même basée sur une projection future de l'évolution de la science et de la technologie humaine.

Les personnages sont crédibles, constants sans être trop simplifiés, et attachants. Il y a beaucoup de personnages secondaires, mais le groupe principal est toujours au coeur de l'action. On suit aisément les tourments et le désarroi de Manuel, quand il se sent dépassé par les événements. On partage ses liens avec sa famille et Mike. La seule faiblesse, selon moi, est dans le rôle des femmes qui, malgré qu'elles soient une ressource rare sur la Lune, semblent toujours confinées dans des rôles très traditionnels. Le personnage féminin principal, Wyoming, déroge un peu de ce rôle, mais pas tant.

L'univers social créé par Heinlein sur cette Lune exploite plusieurs idées découlant de la rareté des femmes, du fait que les habitants sont tous soit des criminels, soit des descendants de criminels ou de déportés, et de la réalité de vivre dans un environnement qui dépend  du bon fonctionnement de son système gérant les éléments essentiels à la vie. Sur la Lune, les impacts de certains gestes et de certains accidents ont des portées différentes que s'ils arrivaient sur Terre. Enfin, l'écriture simple et directe concorde à merveille avec les personnages et la réalité lunaire.

Pour conclure, le canevas même de ce roman, où l'intrigue repose sur des éléments technologiques ainsi que sur la façon dont les humains transigent avec eux, en fait une lecture incontournable. Et très agréable à lire, qui plus est!

8 déc. 2012

Lecture: "The Land of the Living" de Robert Silverberg (1990)

Résumé

Au coeur de l'arrière-pays de l'Outre-Monde, là où tous les humains renaissent après leur première mort, Gilgamesh erre en solitaire, fuyant tous les hommes et ne cherchant la compagnie que d'un seul, Enkidu, avec qui il s'est querellé.

Sur sa route, il rencontrera divers individus dont ils regardent les plans et objectifs de haut. Car qu'est-il possible d'accomplir dans un monde en perpétuel changement, mais dont les changements reviennent toujours au même?

S'il apprécie la compagnie des hommes des Cavernes et des mystérieux Hommes Poilus, il exècre les Nouveaux Morts et leurs complications.

Cependant, dans sa quête pour retrouver son ami de toujours, il découvrira que, même après tant de millénaires dans l'Outre-Monde, cette seconde vie lui réserve son lot de surprise à propos des autres, mais surtout de lui-même.


Commentaire

La quatrième de couverture évoquait une aventure à la recherche de la sortie de l'Outre-Monde, avec Gilgamesh en tête d'un groupe de personnages connus, tels Picasso et Hélène de Troie. En réalité, ce résumé s'appliquait au dernier quart du roman, laissant de côté tout le début, dont les premiers chapitres, qui avaient valu à Silverberg un Hugo de la meilleure novella (parue alors sous le titre "Gilgamesh in the Outback").

Le style de Silverberg permet un mélange bien dosé d'action et de réflexion. Une large part est réservée à l'introspection de Gilgamesh, à son point de vue sur les autres et sur cet Outre-Monde, mais jamais le texte ne paraît lourd, ou lent, ou moralisateur. Ce sont les tourments d'un homme dans un monde incompréhensible et frustrant. La confrontation entre cet être des débuts de la civilisation et des hommes de temps plus récents - et parfois plus lointains - procure une mine d'opportunités pour affiné la vision du monde du personnage, et sa vision de l'humanité. Quand on ajoute la réalité de cet Outre-Monde qui diffère de toutes les croyances en la vie après la vie, le récit devient une réflexion sur la nature humaine, l'identité, le but de nos existences.

J'ai quelques bémols sur les changement de narrateur, qui sont peu fréquents et, par cela, sont difficiles à comprendre. Pourquoi s'aligner une seule fois sur le point de vue d'un personnage? En particulier quand on ne le reverra pas?
La fin, la concrétisation de la quatrième de couverture, m'a fait hésité. Cela m'a semblé rajouter (en fait, ce l'est! mais ce n'est pas l'unique partie ajoutée) et maladroit, comme si l'auteur avait senti le besoin d'un coup d'éclat et d'une fin nébuleuse pour souligner la réflexion. Inutile, car tout au long du récit, il avait réussi à glisser les éléments de réflexion à l'intérieur du récit. C'était plus réussi.

Je tiens à souligner que cette histoire, comme elle utilise de nombreux personnages connus et utilise la confrontation entre les époques et les philosophies, demandait un degré d'érudition et d'attention aux détails. Je ne suis pas historienne, peut-être que je n'ai pas vu les défauts, mais les personnages prennent corps, sont approfondis et leur époque d'origine les caractérise aussi. Jamais l'aspect de recherche historique ne prend le dessus pour alourdir le récit ou mettre en valeur l'érudition de l'auteur.

Un livre inclassable, penché sur la nature humaine du point de vue, non pas d'un philosophe ou d'un homme de lettre, mais d'un homme d'action. Je l'ai lu très vite, mais je déplore le résumé de quatrième de couverture et la section à laquelle il réfère.

À lire, si vous le trouvez! (Je l'ai acheté chez un marchand de livres usagés).

1 déc. 2012

Présence à un lancement

Oui oui, je suis sortie de mes habitudes casanières, franchissant le rempart de toutes ces excuses que je me trouve toujours pour ne pas faire quelque chose: je suis allée à un lancement! Le deuxième de mon existence (le premier étant celui de Si l'oiseau meure de Francine Pelletier... voilà déjà quelques années).

Le lancement en question? Exodes, le deuxième opus de La Maison des Viscères.
 
Rassurez-vous, tout c'est bien passé malgré l'échec lamentable de la tentative de Jonathan de refiler ma compagnie à Dave :P Il s'est retrouvé avec nos deux compagnies en même temps. HA!

J'ai été très contente de voir tout le monde, de parler, de prendre des nouvelles en chair et en os (parce que les statuts Facebook, c'est pas des vraies nouvelles, pis ça dégénère pas autant en discussions pas rapport qui ). Au final, je connaissais pas mal de gens. C'est gens-là m'ont reconnue (ouais, c'est une petite crainte que j'ai, je suis plutôt discrète, alors je me souviens des personnes, mais ce n'est pas toujours réciproque). J'ai réussi à avoir des conversations dignes du nom (je manque un peu de pratique de ce côté).

Pour ceux qui se demandent quand je vais publier de nouveau (question assez flatteuse quand on y pense): j'écris - lentement -, mais j'écris. J'essaye de structurer mon peu de temps et de ne pas céder à l'angoisse. Je ne m'étirerai pas sur ce sujet, mon blog risquerait de ressembler à une thérapie chez le psy.

Honte à moi, je n'ai pas acheté Exodes! Bon, va falloir que je participe à plus de ces trucs pour m'améliorer.

Bref, ça m'a fait un bien fou. Je devrais fréquenter mes semblables un peu plus souvent.
Vous voulez venir prendre un petit thé avec moi???