Résumé
Ce livre réuni quatre nouvelles écrites entre 1944 et 1962 avec, pour thématique centrale, la folie de l'Homme dans un futur postapocalyptique.
Le loup solitaire: Alors que la population de la planète s'est réfugiée dans des cités souterraines par crainte d'attaques nucléaires, quelques familles d'irréductibles continues d'habiter la surface. Parmi eux, Gussy est souvent consulté par les fonctionnaires de la Recherche et du Développement, sans cesse à l'affût de nouvelles idées pour de nouvelles inventions. La dernière idée de Gussy, pour un appareil du type "agenda électronique", dégénérera en une intelligence artificielle qui soumettra les populations à la servitude en un temps record.
La paire de loups:Plus loin dans le temps, les bombes ont sauté, créant de vastes étendues de terres désertiques difficilement habitables et des méga-cités toujours en guerre. Parcourant les terres mortes, il y a des individus assoiffés de meurtre, incapables de résister à cette pulsion de destruction. Le temps d'un instant, deux d'entre eux se rencontrent et font la trêve. Un vaisseau d'une cité atterrit, ils commettent une fois de plus un meurtre, mais font la rencontrer d'un autre homme errant qui, lui, prône l'abstinence du meurtre.
Loup fou: Le protagoniste est ici le président d'une nation pan-continentale qui dirige son État par le truchement d'une série de rapports et de documents. Cependant, il en vient à soupçonner que tous ses subalternes sont atteints d'une ou l'autre maladie mentale, ce qui affecteraient négativement le fonctionnement du gouvernement.
La horde des loups: Le monde a trouvé un certain équilibre, qui se perpétue uniquement par le sacrifice d'une portion de la population lorsque la tension interne devient trop élevée, par le biais d'une guerre fictive. Une société secrète, la Ligue de la Raison, essaye depuis longtemps de reprendre le contrôle sur cette structure absurde. Infiltrée à tous les échelons, ces rebelles tenteront le tout pour le tout, préférant le chaos total à cette organisation.
Commentaire
Les quatre histoires sont clairement indépendantes, mais elles sont reliées dans le livre par le biais d'une introduction de l'auteur. Ce procédé ne suffit pas et, au contraire, crée une certaine confusion, car on s'attend alors à plus d'éléments récurrents d'une histoire à l'autre. La mise en contexte cite des éléments qui, en réalité, ne sont pas apparents dans l'histoire. L'absence des introductions aurait simplement laissé le lecteur apprécié chaque histoire indépendamment, les titres et la thématique de la folie suffisant à créé une unité pour le recueil. Aussi, l'auteur utilise régulièrement de grand terme avec lettres majuscules, une manie un peu irritante.
En ce qui a trait aux nouvelles elles-mêmes, les protagonistes sont souvent très bavards, ce qui n'est pas toujours adéquat. Cela convient parfaitement à la troisième histoire, selon moi la plus réussie, de par son propos et sa longueur.
Ensuite, la première histoire est aussi bien réussie malgré un épisode plus flottant, mais c'est cohérent avec l'état d'esprit du personnage. La thématique est très contemporaine avec ces agendas qui dictent l'existence des êtres humains. Le protagoniste réussit à sauver l'humanité en usant de manipulation et en poussant la réflexion de ces machines. C'est original car il n'y a pas de désir d'éliminer l'autre, juste de le faire partir pour que les deux clans puissent vivre et se développer sans nuire à l'autre.
La deuxième nouvelle contient un dialogue intérieur fort du protagoniste, mais le mélange avec l'action est cahoteux. Tout ce qui concerne ces villes qui se font la guerre, le fonctionnement du véhicule, laisse perplexe. Le voyage est à la limite inutile et ils auraient tous pu demeurer dans ce désert où ils sont retournés, c'eut été moins frustrant.
Finalement la quatrième histoire a un propos intéressant, plein de retournements qui nous rendent le protagoniste pas très sympathique et qui s'étire. De plus, on ne comprend jamais totalement la nature de cette guerre fictive. Les appelés meurent-ils vraiment? Comment? La scène finale frôle l'onirisme, qui n'avait pas été abordé jusque là. Au moins, cette histoire tente-t-elle d'inclure un peu des trois autres.
Il s'agit donc d'un recueil aux composantes inégales. Deux d'entre elles sont très bien, les deux autres sont plutôt moyennes et insatisfaisantes.
À lire à 75%
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