Ce n'est pas facile de trouver la bonne fin. Combien d'histoires (films ou livres) ont-ils été gâchées par une fin décevante. Il s'agit souvent de trouver le moment adéquat où couper l'histoire.
Trop tôt et le lecteur restera sur sa faim. Dans les nouvelles surtout, il y a cet attrait pour l'histoire à chute. Mais il y a une différence entre la chute et la confusion! Aussi, parfois nous n'osons pas suivre l'histoire jusqu'au bout, car elle peut nous mener à un endroit différent - et pas nécessairement confortable - de ce que nous prévoyions. Lâcher prise est essentiel, plusieurs auteurs le disent, mais cela demeure difficile.
Trop tard, la sauce s'étire. On en dit trop, on se répète. On se sent obligé d'expliquer ce que le lecteur a déjà compris et/ou interpréter. Ou encore on tient à contrôler ce que le lecteur imaginera comme suite aux personnages et on se lance carrément dans une nouvelle histoire, ou encore les petites lignes ajoutées à la fin des films biographiques qui nous disent ce que tout un chacun est devenu.
Il s'agit aussi de trouver la fin adéquate au texte lui-même, de répondre aux attentes (plus importantes dans une saga de six livres qu'une nouvelle de quatre pages... quoique...).
Peu importe, dès que j'ai des difficultés avec une fin, le mari me répond avec sa fin de prédilection: "Et là, il ouvre les yeux."
Je crois qu'à chaque fois, je veux lui arracher les yeux, pour qu'il ne puisse plus les ouvrir!
S'il y a un symptôme par excellence de s'être enligné dans un cul-de-sac et de ne pas avoir voulu retravailler, ou encore de ne pas oser assumer complètement ce qu'on a écrit, c'est bien celui-là!!!
Certes, cette fin peut correspondre à une histoire. Sûrement. Dans un des multiples univers en existence. Peut-être devrait-on lancer ce défi-là: écrire une histoire où cette fin ne relève pas de la bouche d’égout salutaire ou de la pleutrerie profonde.
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