22 juin 2013

Reprise des mauvaises habitudes de bibliothèque

Depuis peu, j'ai repris ma fréquentation assidue de la bibliothèque municipale.

Dans ma jeunesse, nous habitions à moins de dix minutes à pieds d'enfant de la petite succursale du quartier, et j'y passais des heures, sans compter les voyages extravagants à la "grosse bibliothèque", soit la succursale principale non loin du terminus d'autobus.

J'ai laissé un peu tomber mes habitudes au début de la vingtaine, avec tous les livres de cours à lire et les multiples déménagements. Quoique durant mes vacances, je faisais des emprunts excessifs à la bibliothèque...

Me voilà de retour, avec un outil encore plus magnifique: le compte en ligne, qui permet de réserver n'importe quel livre de l'île de Montréal et de le faire venir à sa succursale. Petite, je détestais demander ça, mais je perdais des heures à fouiller les rayons,  à la recherche des couvertures gris-argent des PressPocket entre autres.

Le problème, éternel, c'est que je prends trop de livres. Non seulement j'en réserve trop, et ils arrivent tous en même temps, mais en plus, j'ai cédé à la tentation, la fin de semaine dernière, de parcourir les rayons de ma succursale de Maisonneuve. Et de repartir avec trois titres de plus, tous imprévus (ok, pas le deuxième volume d'Hanaken, lui, c'était prévu, pis je l'ai lu en une journée, dans la salle d'attente d'une urgence).
Le problème corollaire: je remets mes livres en retard, parce que je veux bien les lire, mais il faut que je les renouvelle. Ça, au moins, je peu le faire par internet aussi (soupir de mon  porte-monnaie), cependant, je n'y pense pas tout le temps.


Enfin, j'ai plein de livres dans ma bibliothèque personnelle, et sur ma liseuse électronique! Et voilà qu'en plus, j'en prends à la bibliothèque! Ouf, je n'arriverai jamais à lire tout ça!!!

16 juin 2013

Repousser l'inévitable relecture

Ça fait un bon mois que j'ai terminé d'écrire mon premier roman (premier jet, on s'entend).

Je l'ai envoyé à une lectrice, qui m'envoie ses corrections chapitre par chapitre. Cependant, je désire relire le tout par moi-même avant de me plonger dans lesdites corrections.

Je n'y arrive pas. Le fichier est ouvert - oui, en ce moment même - sur mon ordinateur et je ne le lis pas. Je suis terrifiée! Le premier chapitre a été écrit il y a si longtemps, il y a eu tellement de pauses entre certaines sections. Malgré un premier commentaire global assez positif de ma lectrice, j'ai peur d'affronter, non pas mon texte, mais la petite voix dans le fond de ma tête qui va juger de tout. Je la connais, elle n'a pas la réputation d'être tendre.

Je dois lire ce foutu texte.

J'essaye de me distraire, je me suis dit que je pourrais prendre une pause et me changer les idées en écrivant autre chose, mais en dépit des multiples projets que je souhaite écrire, je n'arrive pas à noircir une seule ligne, ni même à me plonger dans une des histoires pour au moins l'élaborer ou l'explorer dans ma tête (ce que je fais souvent le soir pour m'endormir). C'est le vide complet dans mon cerveau.

Au moins, j'arrive à lire, sauf mon roman.

Ai-je déjà dit que j'avais un petit souci avec l'anxiété?
Aaarrrrgh!

Suis-je la seule qui procrastine à l'aube d'une relecture?

2 juin 2013

"Pushing Ice" d'Alastair Reynolds (2005)

Résumé

Un prologue nous présente une humanité qui englobe des milliers de mondes et qui cherche un geste pour célébrer ses 10 000 ans d'existence. Une des propositions suggère d'envoyer des sondes à la recherche de leur Bienfaitrice, qui a permis l'émergence de leur Congrès.

Ensuite, l'histoire nous ramène en 2057, à bord d'un vaisseau, le Rockhopper,  qui capture des astéroïdes pour renvoyer leur glace et leurs matières premières utilisables vers la Terre. Alors qu'ils effectuent un contrat, une des lunes de Saturne, Janus, se dégage de son orbite tandis que sa surface s'effrite, révélant une structure métallique, robotique. Comme leur vaisseau est le plus près du phénomène, on demande à l'équipage du Rockhopper de suivre Janus le plus longtemps possible pour recueillir des données, et si possible, s'y poser. Le vote est serré, mais l'équipage décide en faveur de la poursuite de Janus. Cependant, des soucis techniques menacent leurs espoirs de retour, sans compter que Janus accélère, puis les happe dans son sillon.

Ce qui n'est que le début de leurs aventures au cours desquelles s'affronteront deux femmes, deux anciennes amies, dans une lutte pour la survie de l'équipage de Rockhopper.


Commentaire

Pushing Ice  nous embarque dans l'aventure grâce à une situation accrocheuse ancrée dans un monde bien développé ainsi que des personnages complets et humains. Le réalisme des relations entre les protagonistes, qui tient entre autres à l'acceptation de l'irrationalité de certaines de nos actions, et de leurs tourments, constitue une des forces de l'oeuvre. La cohérence scientifique et technologique ainsi que la prise en compte des contraintes liées à la situation d'exil est l'autre force. L'écriture est efficace, insérant les éléments d'information avec habileté, de sorte que le lecteur ne se sent jamais inondé par celle-ci.

Au niveau de l'histoire, la connexion entre celle-ci et le prologue étonne car elle prend un aspect inattendu. Par contre, les longs sauts dans le temps m'ont agacé, je crois surtout à cause de certains choix (ce que l'auteur présente vs. ce qu'il raconte) ainsi que de leur présentation. Cependant, la persistance de certains filons leur donne une cohérence. Enfin, un des éléments-clés de la finale apparaît trop tard, alors qu'il y aurait eu des occasions d'en parler avant. Cela donne une mauvaise impression, comme s'il s'agissait d'une idée arrivée en cours de route et que l'auteur n'aurait pas reculé pour l'intégrer.

 Ce roman fait partie de ces space opera "réalistes", aux dimensions temporelles immenses qui se terminent bien souvent dans un temps quand l'espèce humaine, après avoir vécu, s'est éteinte comme toute autre espèce. Je ne suis pas adepte de cette vision et ça a laissé une amertume à la fin du récit.

En résumé, Pushing Ice est une histoire complexe de relations humaines, de persévérance face aux défis de survie, relevés grâce à l'ingéniosité. Le roman se lit bien grâce à la combinaison heureuse des personnages, des situations et d'une plume fluide - parfois un peu trop technique, surtout que je l'ai lu en anglais - et, si on pardonne ses trois faiblesse - deux de construction et une d'idée, mais cette dernière relève du goût personnel - , on passe un très bon moment.