30 déc. 2011

Fonds de tiroirs

En cette fin d'année où je me retrouve, non pas en vacances du travail, mais sans bébé ni conjoint pour une dizaine de jours (visite de la belle-famille outratlantique oblige), je me suis lancée dans le nettoyage de mes papiers, une fois de plus.

Je ne me rends jamais au bout, car force est de constater que j'ai beaucoup d'idées laissées en plan, à des degrés divers de développement. À chaque fois, j'essaye de trouver une méthode, un classement mieux conçu pour ne pas oublier ces bouts d'idées, pour un jour passer au travers tout ce fouillis d'embryons d'histoires.

En même temps, est-ce une bonne idée de m'accrocher à tous ces fragments, dont certains, à la relecture, ont perdu tout leur sens? Est-ce que je ne risque pas de me faire submerger par ces inachevés?

Non seulement il y a toutes ces histoires déjà pensées, mais cela ne m'empêche pas d'en imaginer de nouvelles. D'accord, je n'écris plus de façon compulsive toute petite phrase qui me vient à l'idée et que je trouve pas trop mal tournée, comme s'il s'agissait d'un cadeau divin. Par contre, je dois nettoyer tout ce capharnaüm!

Une histoire à la fois.

Et je dois accepter que certaines de ces idées, au bout du compte, ne mèneront nulle part.
Si maintenant, une histoire ne me dit plus rien, peut-être que je ne devrais pas m'acharner à la conserver. Ou bien dois-je la garder au cas où, plus tard, je sois mieux disposée?

Et comment ranger toute cette paperasse!!! C'est d'un désordre. Éparpillé en feuilles mobiles, à divers endroits dans divers cahiers, regroupé et broché...

Je crois que je vais plutôt me mettre à écrire.
Quand j'aurai terminé la nouvelle sur laquelle je travaille, j'irai peut-être à la chasse.

13 déc. 2011

Lecture: Ringworld de Larry Niven

Ringworld: le classique de science-fiction!

Résumé

Le jour de son deux centième anniversaire, Louis Wu s'enfuit de sa propre soirée, blasé. Alors qu'il erre sans destination précise, il est intercepté par un marionnettiste de Pierson - de quoi attisé son esprit aventurier et curieux, puisque la totalité des membres de cette race d'extra-terrestres a cessé tout contact avec l'humanité et a quitté l'espace connu avant même la naissance de Louis. Le marionnettiste, Nessus, propose à Louis de partir avec lui, vers une destination inconnue, avec comme prix, un vaisseau dont le mode de propulsion révolutionnera les voyages interstellaires pour les humains. Se joindront à eux deux autres individus choisis par le marionnettiste: un kzin, dont le peuple a été en guerre avec les humains à plusieurs reprises; et une autre humaine, Teela Brown, dont la caractéristique principale sera de leur porter chance.

Lorsque le quatuor rejoint la diaspora des marionnettistes, ils prennent connaissance de leur destination: le Ringworld, cet anneau construit autour d'un soleil à la frontière de la galaxie. Les marionnettistes étant une race à la prudence qui côtoie la trouillardise, ils veulent les envoyer explorer cette merveille.

Critique

Ce qui m'a d'abord frappée chez Niven, c'est son talent pour décrire une réalité, un monde, en quelques mots et réflexions disséminés à travers l'action. Bien sûr, il y a parfois un paragraphe d'explications, pour approfondir notre connaissance de cet univers dans lequel évolue les personnages, mais il est toujours bien placé et Niven prend le soin de faire référence aux éléments de ce paragraphes plusieurs fois avant, de sorte qu'il répond à une curiosité qu'il a suscitée chez le lecteur. Le rythme de l'écriture est bien adaptée aux événements.

Du côté de l'histoire, ce qui débute comme une simple exploration devient le théâtre de découvertes sur l'étendue des manipulations des marionnettistes, sur la confrontation de la nature des différentes races. Au coeur de l'intrigue, il y a deux éléments: le combat contre la surpopulation et la façon dont les différentes races prévoient échapper à une catastrophe que rien ne peut empêcher, mais qui ne surviendra que dans un futur lointain. C'est surtout le second élément qui prévaut.
Niven dose bien la quantité de notions scientifiques qu'il intègre à l'histoire et se sert de l'ignorance d'un des personnages - Teela Brown - pour expliquer certaines de ces notions. Quant aux dimensions du Ringworld, elles sont si gigantesques qu'elles sont inimaginables, mais il emploie des comparaisons qui nous permettent de comprendre, sinon les dimensions, du moins le sentiment d'immensité.
Cependant, l'intérêt pour l'histoire s'amenuise un peu lorsque l'équipée s'échoue sur l'anneau. Déjà, qu'un peuple si maladivement prudent comme les marionnettistes n'aient pas pensé à la possibilité de se retrouver sur l'anneau me semble étrange. Ensuite, le mystère de la décadence des habitants m'a paru, sur le coup, plutôt cliché, mais rappelons-nous que l'histoire a été écrite en 1970.

Sur le plan des personnages, Louis Wu est savouré et ses réflexions sont empreintes de nuances et de profondeur. Les deux extra-terrestres, marginaux parmi les leurs, sont bien caractérisés. J'ai par contre des réserves quant à Teela Brown. Superficielle, elle m'a paru de carton. Étrangement, cela semble avoir été l'intention de l'auteur, si on en croit les commentaires de Wu à l'égard de la jeune fille. Sa présence artificielle au sein du groupe se révélera, par la suite, porteuse de plus de conséquences qu'on pourrait imaginer. Les péripéties qui affligeront le groupe remettront en question la notion de chance, la nécessité des malchances et des malheurs dans l'évolution de nos comportements ainsi que l'étendue de l'emprise de la chance de Teela Brown. La chance est ici approchée d'un point de vue évolutionnaire, comme un trait à cultiver chez une race, un paramètre à contrôler. Sous une telle lumière, le personnage prend une importance capitale. Mais ne gagne toujours pas ma sympathie. Je considère que Teela Brown n'avait pas à être autant 'de carton' pour prouver le point.

En résumé, Ringworld est un roman de science-fiction aux dimensions galactiques, qui aborde de nombreux thèmes chers au genre sous les aspects à la fois de la science, de la race humaine, des races extra-terrestres et de l'individu. Sa particularité se trouve dans son traitement de la chance comme moteur qui devient principal ainsi que dans la complexité de l'univers des marionnettistes et de leurs plans. Si quelques éléments agacent au plan de l'histoire, la lecture demeure très plaisante et elle apporte son lot de réflexions, sans oublier la plume de qualité de Niven pour créer un univers.

Il y a une suite, que je lirai!

Lu: Octobre 2011

26 nov. 2011

Mémoires de Salon du Livre

Samedi dernier, le 19 novembre, j'ai fait ma première visite au Salon du Livre de Montréal. Par le passé, j'ai été une inconditionnelle du Salon du Livre de Québec, mais depuis mon déménagement dans la métropole, je n'avais pas fréquenté un tel salon.

D'abord, parce que j'y passe un temps fou et que mes horaires de travail ne me le permettaient pas trop. Ensuite parce que j'en ressors toujours avec un pincement au coeur d'avoir tant regardé et de n'avoir, bien trop souvent, pas pu choisir. Je ne suis pas de ceux qui profitent d'un tel événement pour acquérir une cargaison de livres. Je ne cours pas non plus les autographes. Mon expérience s'apparente à une visite dans une immense et étourdissante librairie. Trop étourdissante pour y acheter quoique ce soit, ou encore pour ne pas être sûre, même une fois dehors, d'avoir fait le bon choix.

Pourtant, j'ai fait une belle rencontre dans un de ces fameux Salon, la seule fois où j'y suis allée pour rencontrer quelqu'un. J'y ai rencontré Francine Pelletier, qui venait tout juste de terminer sa trilogie du Sable et de l'Acier. Ce furent mes premiers romans de science-fiction québécoise. Malgré que son temps pour les dédicaces et les rencontres fut terminé, Francine a quand même pris le temps de me parler... pendant plus d'une heure!!!! Ce fut le début d'une amitié qui persiste toujours.

Samedi dernier, les tables se sont inversées, nous avons atteint la fin d'un cycle. Pour en amorcer un plein de promesses.

Samedi dernier, je partageais une séance de dédicaces avec Ariane Gélinas et Yves Meynard, dans le cadre de l'événement des revues. Un peu incertaine, je m'assis au centre, plusieurs exemplaires du dernier numéro de Solaris devant moi - le seul dans lequel j'ai été publiée jusqu'à présent, avec ma nouvelle lauréate du prix 2011. À vingt heures pile - ou était-ce un peu avant? - Francine était devant moi, copie à la main.

Je suis très heureuse, Francine, de t'avoir signé ma première dédicace.

Pis à part de ça, c'est pas évident à faire, des dédicaces!!! Quand tu veux pas juste écrire le nom de la personne.


16 nov. 2011

Occasion à ne pas manquer!

Québec en toutes lettres est un nouveau festival littéraire qui vient d'achever sa deuxième édition. Cet événement à lieu à l'automne, dans la ville de Québec, faisant contrepoids au Salon du Livre de Québec qui se tient au printemps et interrompant la longue année qui se déroulait sans autre événement littéraire. 

Chapeauté par l'Institut Canadien de Québec - qui mène aussi le splendide projet de la Maison de la littérature -, ce festival se distingue par sa présence dans des lieux multiples. Bien sûr, les bibliothèques sont à l'honneur, mais des activités ont aussi lieu dans des cafés, des parcs et autres endroits.

Jusqu'à présent, le festival centre ses thématiques sur un auteur-phare, duquel découle tous les sujets abordés. Si la première année faisait honneur à Jorge Luis Borges, la seconde avait choisi Réjean Ducharme comme point de ralliement.

Pour 2012, le choix est fait, l'appel de projets est lancé. La thématique: Isaac Asimov et la science-fiction.

En tant que lectrice et scribouillarde de science-fiction, je suis très enthousiaste face à ce choix et je vous invite, amiEs et amateurs de science-fiction, à y jeter un oeil.

Certains d'entre vous ont-ils assisté aux éditions précédentes de ce Festival? Qu'en avez-vous retiré? Est-ce un événement auquel vous nous suggéreriez de participer?

Avec le Congrès Boréal qui sera de retour à Québec au printemps 2012, la Vieille Capitale sera toute science-fiction en 2012.  Je regrette presque d'avoir quitté son giron :P

3 nov. 2011

Lectures d'entre deux mondes

Lectures d'automne. Lectures entre deux mondes, entre l'Halloween et la fête des mondes. Lectures de novembre, grises et pluvieuses, à vous donner des frissons dans le dos.

Je ne suis pas une grande lectrice d'horreur.

J'en suis la première victime car j'ai tendance à tout mettre dans le même sac, ainsi qu'à poser l'étiquette de l'horreur sur des oeuvres qui tiennent plus du fantastique.

Alors je me suis lancée, en cette période d'Halloween, dans les classiques de l'horreur fantastique. J'ai lu Carmina de LeFanu, ce livre de vampires avant Dracula. Maintenant, j'entame un deuxième livre de H.P. Lovecraft.

Je vous en redonne des nouvelles.

16 oct. 2011

Publication!!!

Cette semaine, à mon retour du travail, j'ai eu l'agréable surprise de voir dépasser une grosse enveloppe orange de ma boîte à lettres. Palpitations. Dès que je l'ai saisie, j'ai regardé l'adresse de retour. Il n'y avait plus de doute, mes copies étaient arrivées.

Copies de quoi??

Du dernier numéro de Solaris. Celui dans lequel paraît ma nouvelle, Le Substitut, qui m'a mérité le prix Solaris 2011.

Alors courez chez votre libraire du coin! (je préférerais des libraires à chaque coin de rue plutôt que des dépanneurs)
Pour vous encourager, sachez que je partage le sommaire de ce numéro avec les écrivains suivants: Alain Bergeron, Yves Meynard, Hugues Morin, Mario Tessier et Élisabeth Vonarburg.

Je me sens un peu petite au milieu de la cour des grands.

Et j'ai le sourire fendu jusqu'aux oreilles!

9 oct. 2011

Déblocage

Depuis que je suis retournée au travail, voilà - déjà! - cinq semaines, je n'avais pas encore réussi à me donner le temps d'écrire. Puis, enfin, avec la régularisation de mon horaire de travail, j'ai pu m'y remettre... pour me retrouver complètement bloquée.

J'avais délaissé mon histoire au moment charnière qu'est la fin d'un chapitre. Allez hop, non seulement fallait-il se replonger dans le bain, mais faire face au début de chapitre. Je ne sais pas pour vous, mais pour mois, début de chapitre ou de nouvelle ou de livre, ça revient quasiment au même: cette première phrase. Je savais où je voulais aller, j'avais mon plan de chapitre d'élaborer (oui, je travaille avec un plan maintenant, ça m'a pris du temps avant de comprendre quand faire le plan dans mon processus, mais j'y suis), je savais ce que je voulais dire, avec des bouts de phrases que je trouvais mignons. Le problème: comment introduire ces phrases en devenir, les coordonner, les unifier?

Et ce haut de page qui n'en finissait plus d'être blanc.

Face à ce drame d'envergure, mon conjoint, qui ne partageait pas l'ampleur de la situation, a simplement écrit un "Bonjour" dans le haut de cette page maudite. Voilà, le début était écrit. Un début sans lien avec le reste, qui pouvait être effacé, mais qui a eu un effet dédramatisant. Non, je ne réussirais probablement pas à écrire mes premières phrases comme je le voudrais, mais au pire, je les effacerais ou les retravaillerais. L'important, c'était de redémarrer, de se remettre dans le bain.

208 mots ont été écrits.

Le lendemain, bloquée de nouveau, j'ai décidé de griffonner le début d'une autre histoire qui me trottait dans la tête. Sur du papier, pour profiter de la belle journée. Ce jour-là, je crois bien que c'était l'idée de rester enfermée qui  me rendait amère et improductive.

Sur les blocages, il y a ce billet d'io9  (en anglais, désolée) qui, s'il n'énonce pas des solutions novatrices, a l'originalité d'aborder le sujet non pas comme un seul énorme problème, mais comme un nom générique, symptôme de différentes situations. Selon la situation, la solution changera.
http://io9.com/5844988/the-10-types-of-writers-block-and-how-to-overcome-them

Bon, en faire une liste en dix points étaient peut-être exagéré, mais cela donne de la perspective et des nuances à ce passe-partout qu'est le syndrome de la page blanche.



17 sept. 2011

Solaris 179 - Été 2011

J'ai terminé ma lecture du numéro 179 de Solaris.
Pour tout vous avouer, c'est la première fois que je tente de faire un résumé critique d'une revue et de nouvelles.

D'abord, notons que deux des  neufs fictions de ce numéro, celui d'Élisabeth Vonarburg et un des deux textes de Pascale Raud, ont été composés  pendant l'exercice d'écriture sur place du Congrès Boréal 2011. La thématique de l'envol a donné lieu chez ces auteures à deux textes réflexifs empreints d'un certain fatalisme. Pour Envol de Vonarburg, nous assistons aux derniers instants d'un astronaute dont l'issue de sa mission a toujours été la mort. Cependant, des complications lui ont fait rater son objectif, le Soleil, et sur son retour, de nouvelles avaries l'empêchent de se poser sur la Terre. Tout en douceur, c'est un texte sur les rêves, l'ambition, le bonheur. Ni hier, ni aujourd'hui de Raud aborde le thème de la liberté sur fond de monde post-apocalyptique, où humains et oiseaux meurent sans raison apparente, sans avertissement. Les petits détails nous ébauchent un protagoniste sensible, dont l'espoir ne tient qu'à un fil, rompu en fin de texte. Un beau texte dont les répétitions du titre agacent un peu, mais rappelons-nous qu'il s'agit d'un texte pondu en un cours laps de temps, sans possibilité de révision! Ces deux histoires sont douces et agréables à lire tout en apportant un élément de réflexion.

La pire histoire de Frédéric Raymond m'a attrapée et je l'ai lue, cette pire histoire, en la savourant. Si j'ai eu une petite difficulté, en début de texte, à comprendre la relation entre Jeffrey et cette maison du Bas-St-Laurent (maison d'enfance, ancestrale, d'été?), j'ai par contre suivi sans problème les allers-retours entre le présent et les flashbacks, en autre grâce à l'opposition des saisons. J'ai embarqué dans cette étrange relation entre Jeffrey et Sarah. On sait que sa destinée fut tragique, mais on veut savoir en quoi elle a consisté. La réponse nous surprend, mais encore plus la véritable fin. J'ai aimé du début à la fin.

Une bonne idée de Pascale Raud m'a laissée perplexe. Le protagoniste, qui choisit de demeurer simple spectateur face au carnage qu'effectue une bête à l'origine inconnue, n'est pas très sympathique, ni antipathique. Il m'est indifférent, tout comme il est lui-même indifférent au sort des autres, il ne sort pas de sa bulle, de sa zone de confort. L'histoire nous offre une métaphore de repli sur soi et sa cellule familiale directe, de perte du sentiment de communauté. Son goût est amer. La qualité de l'écriture, quant à elle, est excellente.

J'avais déjà lu une version préliminaire de Le scalpel de Louis Auger.  Il s'agit de l'histoire touchante d'un garçon qui perd sa mère, et dont l'élément fantastique est à la frontière de la poésie. Cependant, quelques descriptions, utilisations de mots m'ont dérangées et l'apparition du père, à la fin, est un peu gâchée, je trouve par la première phrase qu'il dit, que je continue de trouver incongrue. Mais ces très peu nombreux accrocs ne suffisent pas à entacher la qualité de ce texte qui traite d'un sujet délicat avec originalité.

Dans Tharsis de Prune Mateo, un homme s'exile sur une planète éloignée pour pouvoir continuer à exercer sa profession. Les habitants ont comme étrange coutume de devoir converser avec leurs voisins de pallier à tous les matins, mais l'homme ne comprend pas très bien les règles qui régissent ces échanges, jusqu'à ce qu'il rencontre sa voisine en-dehors de ces conditions. Ce rituel sert à détecter si les gens sont atteints d'un curieux mal qui leur fait perdre leur sens du temps. Le noeud de l'intrigue est très intéressant et original, mais je trouve qu'il est mal amené, car il semble entouré d'un tabou. Le protagoniste, nouvel arrivant, n'est pas du tout informé de ce rituel - qui est plus qu'une coutume, mais semble une obligation quasi légale - ce qui lui enlève de son importance, on ne sent pas la pression et on comprend mal la voisine. L'action de la fin est bien menée, mais c'est principalement dans l'exposition, l'explication du monde, qu'il y a lacune. 

Dans Mon journal durant la drôle de crise 2, de Jean-Pierre Laigle, nous retrouvons les réflexions du vieil écrivain de la première partie, publiée deux numéros plus tôt, qui a survécu à ses ennuis de santé. Les commentaires sur la vie de tous les jours et les causes des tracas quotidiens nous dépeignent un monde miné par les actions présentes et caractérisent le personnage principal, perspicace et blasé. Par contre, lorsque le protagoniste récite l'évolution des différentes situations politiques, je décroche. L'effet est trop "catalogue", mais les projections sont intéressantes.

Scène de crime d'Yves-Daniel Crouzet nous emmène sur les lieux d'un crime sanglant, horrible, où le corps a été projeté partout en une multitude de particules. Lopez, le commissaire divisionnaire, un policier désillusionné, est quand même impressionné par cette scène, mais surtout par le cran du lieutenant Verbeck, seule à avoir passé le seuil de la porte.Voilà que Verbeck se met à délirer sur le mal et Lopez se voit obliger d'agir, d'entrer dans cette pièce qui se referme sur eux, comme pour les écraser, les dévorer. Les personnages me sont apparus un peu cliché au premier regard, tout comme certaines réflexions. Par contre, il y a un bon petit pied de nez à la fin.

Rêves de vermillon: l'oeuvre intrégrale de Bram Jameson de Claude Lalumière est incontestablement originale. Voilà résumés une douzaine de livres d'un auteur fictif. Si, au début, seuls quelques éléments sèment le doute sur l'existence réelle de l'écrivain, ces éléments se multiplient alors qu'on fait référence à des gens connus, et surtout à un lieu qui, au début, nous semble issu de l'imaginaire de l'auteur, mais dont on apprend que l'auteur fictif lui-même y aurait habité. À cela s'ajoute l'apparent style d'écriture très particulier de l'écrivain fictif et, en finale, les déraillements de notre narrateur-résumeur. Originale, oui, mais la forme de cette nouvelle rend la lecture un peu laborieuse et joue avec notre intérêt.

Voilà donc un numéro de Solaris plein de nouvelles de différents styles et genres, un ensemble hétéroclite qui se lit très bien.

24 août 2011

Lecture: Jonathan Strange & Mr Norrell

Voilà, ma première lecture partagée avec vous.

Résumé

Au début du 19ème siècle, alors que l’Angleterre est en guerre contre Napoléon, la magie n’est plus qu’un sujet dont on étudie l’histoire. Plus personne ne la pratique. Du moins, jusqu’à ce qu’un vieil érudit reclus dans sa bibliothèque, Mr Norrell, clame ne pas être uniquement un théoricien. Après avoir démontré une première fois la véracité de ses dires, il décide de redorer le blason de la magie anglaise, entre autres en offrant ses services au Parlement anglais dans sa lutte contre les armées napoléoniennes. Peu de temps après, un jeune homme, Jonathan Strange, décide de devenir magicien après une étrange rencontre. Il deviendra l’élève de Norrell, qui exerce un contrôle et une censure sur toute la connaissance en magie. Strange se détachera peu à peu de son maître jusqu’à se placer en opposition de sa dictature sur la profession, s’intéressant aux domaines de la magie à propos desquels Norrell refuse de porter une quelconque importance.

Critique

Ce roman, véritable pavé avec ses 1000 pages (en format poche), se lit aisément. Pourtant, l’action se déroule plutôt lentement. Le ton général relève plus de la chronique que du roman d’aventure ou de magie. Les événements, qui se déroulent au début du 19ème siècle sur une période d’une bonne dizaine d’années, sont relatés dans le style d’écriture de l’époque, avec une attention particulière portée sur le statut des gens et leurs relations. S’ajoute un sarcasme bien dosé et imagé qui se fond parfaitement dans style.

Par contre, le narrateur semble instable, parfois aligné, parfois omniscient, parfois observateur - qui s’adresse à quelques reprises au lecteur ou parle en « je ». Ces interventions, qui occurrent dans la première moitié du livre, m’ont fait décroché. De plus, il y aurait eu des façons – façons d’ailleurs utilisées dans des contextes similaires dans le livre, où le narrateur veut impliquer son lecteur qu’il assume être de son époque – d’exprimer le propos sans avoir recours à ce « je » qui brise le flot.

Les personnages sont très bien définis, avec leurs motifs, leurs défauts, leur voix unique. Chacun a son importance dans ces événements complexes dont les trames se recoupent de plus en plus. Les détails entourant l’histoire « magique » de l’Angleterre sont très fouillés, élaborés et les notes en bas de page, a priori inutiles, apportent ce surplus de chair qui donne une véracité au récit.

J’ai cependant deux réserves.

D’abord, le système magique est bien défini avec ses références à des écrits et des érudits ainsi que ses sorts. Pour obtenir un certain effet, les protagonistes peuvent même choisir entre les sorts de différents magiciens, les mélanger, comme on mélange les méthodes, les théories, les recettes. Par contre, certains éléments théoriques n’arrivent qu’à la fin, sans autre référence préalable, alors que ça aurait pu ajouter à notre perception de cette magie si nous avions su plus tôt, comme lorsque Strange apprenait la magie. De plus, à l’exception de quelques sorts récurrents, nous voyons rarement les magiciens en train de faire la magie elle-même.

Ensuite, le récit s’arrête sur une suspension, comme s’il n’était pas tout à fait fini. Avec le mystère du Raven King à demi éclairci. Tout apparaît comme un peu inachevé, parce que les intrigues se résolvent sur des propos qui relancent les questions.

Ce ne sont que de bien faibles réserves. J’ai adoré lire Jonathan Strange & Mr Norrell entre autres à cause du rythme plus lent. Aussi parce que la plume est imagée, que l’ambiance de début 19ème est constante et que les personnages sont tout simplement savoureux et attachants.

Lu en : Juin-Août 2011

18 août 2011

200 mots par jour

C'est mon nouvel objectif.
De la micro-rédaction, comme l'appelle un de mes amis.

Ce printemps, je m'étais donné comme nombre magique d'écrire 500 mots par jour. C'était la première fois que je décidais d'un objectif en nombre de mots plutôt qu'en temps. J'ai découvert que ça me convenait beaucoup mieux. Un objectif de temps me stresse trop, je regarde tout le temps l'heure, c'est comme être au boulot. Alors je ne travaille pas vraiment et je laisse le temps passer. Les mots, c'est plus difficile d'y échapper. C'est aussi plus flexible! Avec un bambin à la maison, je ne suis pas vraiment maître de mon temps. Il n'attendra pas une demi-heure que je finisse ma plage horaire pour boire!

L'arrivée de mon bébé et mon retour au travail font que je me suis donné un objectif un peu plus réduit. Peut-être y aura-t-il des jours où je ferai 500 mots. L'important, c'est d'atteindre ce premier pallier de 200. Ça aide à écrire un peu à tous les jours et c'est alors plus facile de rester dans le monde, on perd moins de temps à se relire pour se remettre dedans.

Pour l'instant, en 4 jours, j'ai atteint mon objectif 3 fois.

17 août 2011

Venez prendre le thé!

Bienvenue sur mon blog!

Sur cette page, je souhaite partager avec vous mes lectures, mes péripéties d'auteure, mes réflexions et mes questions sur le métier d'écrivain, sur la littérature de genre (science-fiction, fantasy, fantastique), sur le monde qui nous entoure et nourrit notre imagination.

Peut-être partagerai-je quelques écrits, je ne sais pas encore.

Sentez-vous donc à l'aise de prendre le temps de lire et de partager, tout en prenant un bon thé! (ou café ou chocolat chaud ou diabolo à la menthe, si on est en été).