17 août 2015

Le 12 août, j'achète un livre québécois... et le restant de l'année aussi.

Mercredi dernier, c'était l'événement: le 12 août, j'achète un livre québécois.

Pour la deuxième année de suite, le mouvement créé par deux auteurs d'ici a suscité un intérêt des plus remarquables, autant chez les libraires indépendants que chez les lecteurs (de ce que j'ai pu déduire des commentaires de plusieurs consommateurs ayant été dans les chaînes de librairies, l'événement n'y a pas été souligné, sauf sur le web, et la pauvreté du choix québécois a quelques fois été tristement remarquée).

Donc, pour la seconde année, j'ai fait quelques achats. Et j'en ai profité, comme l'an dernier, pour m'éloigner un peu de ma zone de confort. Bon, j'ai été moins intense que l'an dernier (en fait, non, mais la moitié de mon butin était destiné à une amie d'Halifax, dont l'accès au livre québécois est plutôt limité... et puis, qu'y a-t-il de plus sympa à donner qu'un livre, hein?).

2014:
La petite fille qui aimait trop les allumettes - Gaëtan Soucy
Le bestiaire des fruits - Zviane
Le fou de l'île - Félix Leclerc
Crime à la librairie - collectif
Hôtel Olympia - Élisabeth Vonarburg

2015:
Griffintown - Marie-Hélène Poitras (suggestion de mon libraire)
La canicule des pauvres - Jean-Simon Desrochers (suggestion de mon libraire)
Chronique du Pays des Mères - Élisabeth Vonarburg

Ah, tiens, deux ans de suite, ma SF, c'est du Vonarburg. Bon, cette année, il était de côté depuis un bout, c'est quand même un classique qui me manque. Je varierai l'an prochain.

Et l'événement me fait penser à un autre, le Défi de littérature québécoise, lancé l'an dernier par Dominic Bellavance. Là, j'avoue que malgré ma volonté, je n'ai pas été disciplinée. D'abord, je n'ai pas inscrit tous les livres québécois lus en cours d'année. Ensuite, l'exercice peut être difficile quand on lit peu et que notre genre de prédilection n'est pas si prolifique dans le québécois.

Bon, c'est bien une journée, mais faut continuer toute l'année!
Ne craignez rien, mes achats québécois se poursuivront!

PS: pour ceux qui se demandent c'étaient quoi les cadeaux:
Le Mystère des Sylvaneaux - Joël Champetier
Arvida - Samuel Archibald
La mystérieuse bibliothécaire - Dominique Demers
La curieuse histoire du chat moribond - Marie-Renée Lavoie

Vous avez acheté quoi?
Et les livres qui demeurent sur votre liste 'à acheter"? pour que le 12 août se poursuive toute l'année.

11 août 2015

Solaris 194

Le numéro du printemps 2015 offre un sommaire d'auteurs qu'on voit plus rarement dans Solaris.

Avec Les Précieuses Minuscules, Natasha Beaulieu déroge à son type d'histoire usuel pour nous présenter un récit léger, plein de douceurs et de personnages savoureux et dont l'écriture, tout aussi légère, nous fait passer un beau moment.

La revue enchaîne avec une nouvelle de Pierre-Luc Lafrance: Projection privée. Ici, l'auteur revisite l'idée du film comme objet maléfique pour plonger dans l'horreur. Jacques Lampron, critique de film vitriolique, est traumatisé par un double suicide à son domicile. Après des mois de congé, il revient au travail et est invité à une projection, dont il se retrouve seul spectateur. Et pour cause, le film présenté s'adresse TRÈS spécifiquement à lui. Les personnages sont plutôt caricaturaux, en particulier le personnage principal, avec qui nous n'arrivons pas à sympathiser. Donc quand il lui arrive malheur, on est peu touché. Il y a des aspects intéressants, mais le cliché est trop épais, même si c'était l'intention de l'auteur (l'était-ce?).

Objets intelligents de Jean-Noël Lafargue explore l'exacerbation de l'invention et de l'utilisation d'appareils dits "intelligents". Principalement descriptive, cette nouvelle humoristique adopte une simplicité de ton et une honnêteté du protagoniste-descripteur qui lui donne sa force. Cependant, la nature répétitive des paragraphes agace malgré la brièveté de l'ensemble. Une histoire tout de même agréable, à la chute imaginative dans son contenant, si ce n'est dans son contenu.

Célia Chalfoun fait son entrée dans Solaris avec Les Raisons de Gournah, un récit de science-fiction qui se passe en Égypte et dont l'enjeu touristique a une importance majeure au niveau de l'économie. L'écriture est bien maîtrisée et le monde esquissé paraît complexe et intéressant. Cependant, le récit principal ne capte pas l'attention. On suit le personnage dans ses tractations, mais sans complètement se laisser embarquer. Il manque un tout petit quelque chose. Auteure à suivre.

Enfin, le volet fiction se termine avec Pour que s'anime le ciel factice de Frédérick Durand, une histoire fantastique préhistorique. Le récit est bien mené, mais contient beaucoup d'éléments dont plusieurs auraient pu être développés, ce qui nous laisse avec l'impression d'avoir eu trop de portes à demi ouvertes. La relation du peintre avec sa peinture est intéressante, mais aurait pu être poussée plus loin. Un texte tout de même réussi.

Le volet essais du numéro comprend un article sur Iain M. Banks composé d'un survol de ses oeuvres ainsi que d'une entrevue réalisée par Jean-Louis Trudel. Il s'agit d'un portrait des plus pertinents de l'auteur et son oeuvre. Ensuite, Mario Tessier traite de L'Imaginaire médiéval au Québec dans son incontournable Chronique du Futurible. Sujet vaste dont il fait une synthèse efficace qui demeure objective. Christian Sauvé enchaîne avec un Sci-Néma qui s'aventure en terrain moins défriché avec sa verve vitriolique.

Littéranautes et Lectures concluent, comme toujours, le Solaris.

Un numéro sympathique quoique inégal.

PS: Je ferai un petit aveu personnel: j'ai eu de la difficulté à le commencer. Je  n'arrivais pas à passer l'éditorial. Le dernier écrit par Joël Champetier. On pense toujours à toi.