29 oct. 2014

Éloge de la correspondance.

J'ai toujours eu cette image romantique - dans le sens de la période, pas de la comédie - de l'écrivain, l'artiste qui entretient des correspondances avec un ami, un autre artiste, un mécène. Le recueil de leurs écrits dévoilent des débats, des réflexions sur l'art, le métier, la langue, l'actualité (j'ai aussi eu cette image pour le fameux journal intime, qui s'avère par contre assez stérile).

J'aime bien l'idée, d'abord, de prendre le temps d'écrire une lettre. Ce n'est pas un courriel, encore moins un statut Facebook. Il y a un temps à prendre, une page à remplir (on n'envoie pas que quelques lignes!). On couvre une période de temps donné aussi (on n'en pond pas une par jour, et si c'est le cas, on les envoie en paquet). On veut que ça vaille le timbre.

C'est aussi une sorte de dialogue différé. Pour la personne que je suis, qui a eu l'habitude de se faire couper la parole de façon constante dès qu'elle se trouvait à périphérie d'une conversation, j'aime bien la notion de discuter avec quelqu'un tout en ayant le temps de réfléchir à ce qu'on va dire (parce que je ne suis pas très spontanée non plus).

Vous allez me dire: ça ressemble un peu au blogue, avec les commentaires et tout. Oui, mais en plus intime, en plus développé.

Bien sûr, je trouve toujours que je n'ai rien à dire. Et on parle de temps: la ressource la plus rare et non renouvelable de l'univers.

J'ai reçu des lettres d'une amie avec qui je corresponds de façon sporadique depuis des années. Oh, on se parle par d'autres moyens aussi. Mais la lettre écrite, le snailmail, on y tient. Il y a une valeur ajoutée à ce qu'on prend le temps de faire.

Je crois que, moi aussi, je vais aller me chercher du beau papier et un nouvel encrier!


20 oct. 2014

Confessions d'une pirateuse.

Petit billet inspiré par celui de Prospéryne, sur les pièges de la gratuité.

Avec les livrels, l'accès aux livres, comme pour la musique et les films, est de plus en plus facile. Les sites de partage en sont remplis, des livres seuls ou encore des séries ou des compilations complètes.

J'avoue avoir téléchargé des livres gratuits. J'essaie de me limiter aux titres du domaine public, mais j'ai souvent erré vers les classiques qui ne sont pas encore tout-à-fait assez vieux... et vers les bestsellers mondiaux. Je rationalise le tout en me disant que 1) je télécharge du livre non-domaine-public en anglais seulement; 2) les bestsellers, ben je n'empêche personne de vivre (sauf les librairies et les éditeurs... soyons honnêtes, sans les ventes de bestsellers, ni l'un ni l'autre ne pourraient tenir un catalogue bien varié); 3) ce n'est pas bien différent de l'emprunt à la bibliothèque- qui n'a pas les plus récents titres en anglais -  ou à un ami (faux sur les deux comptes, à cause du fonctionnement des bibliothèques quant aux paiements de droits d'auteurs/achats de titres et à cause de l'ampleur de la diffusion pour le second).

Bref, j'essaie de ne pas trop me sentir coupable d'être cheap (chez moi, on n'achetait pas de livres, que de la bibliothèque!) et de ne pas avoir de budget pour acheter des livres (qui sont pour mon seul plaisir et, soyons honnête, y'a des  choses pas mal plus importantes que ça, au diable les valeurs). Et de ne pas être capable de choisir. Je me connais, chez un disquaire ou un libraire, incapable de faire un choix, en pleine crise d'angoisse à l'idée de ne pas prendre le bon livre.

À la place, je me noie sous les fichiers, incapable de trouver certains livres gratuits, mais je n'ose pas ouvrir la valve de l'achat de livrel. Serais-je capable de m'arrêter? Et comment réagirai-je au fait d'avoir un livre uniquement en numérique? Sachez que je n'ai jamais rien acheté de purement virtuel. Il est peut-être là, le blocage.

Bon, je dérape. Dodo.

PS: oui, je comprends l'incohérence d'une aspirante auteure qui pirate.
PPS: je n'ai aucun remords, par contre, en ce qui a trait aux séries télé. Ça, c'est fairgame.

13 oct. 2014

Lancement Six Brumes et Brins d'Éternité

Samedi, comme promis, je me suis extirpée de ma routine de casanière perpétuelle pour aller au lancement multiple qui avait lieu à l'Amère à Boire.

En vrac:

1) Faire un lancement conjoint, c'est vraiment génial. Ça permet de regrouper plus de monde du milieu, sans multiplier les événements auxquels assister (nous avons tous des vies occupées). Ça fait se croiser plus de gens, ça fait une foule plus grosse... paaarty.

2) Faut vraiment que je me rappelle d'amener du liquide. Ça m'a chatouillé le cervelet à mon départ de la maison, puis je me suis dit "ben ils sont dans un bar..." Erreur. Donc, encore une fois, je reviens d'un lancement pas de livre (acheté... parce que j'ai eu droit à une livraison de livres donnés généreusement).

3) Je suis de plus en plus à l'aise avec les gens, mais j'ai encore des gens avec qui je ne sais pas comment interagir ou avec qui je sens que je tombe dans un creux de conversation assez vite (que voulez-vous, je ne suis pas très talentueuse dans les conversations, une fois épuisés mes deux sujets pré-préparés, je suis comme un poisson dans le désert). Et pour les groupes, ben je me relègue au rang d'observatrice assez vite.

4) Je dois sortir plus souvent. Ou du moins voir des gens plus souvent (pas facile de faire garder le nain). Prochain défi: voir des gens que je rencontre à des événements comme ça à l'extérieur desdits événements.

5) Mes tactiques pour pas que ça paraisse que je n'ose pas parler à personne (et que personne ne veut me parler) ont été percées à jour!!!

6) J'aimerais vraiment aider à organiser le Boréal, mais j'ai déjà si peu de temps... Je récidiverai à l'animation de tables rondes, ça c'est promis.

Pas rapport avec le lancement:
7) Selon Goodread, j'ai atteint mon objectif de 2014: 20 livres. J'ai le goût de disqualifier des livres (une bd, et plein de livres à moins de 250  pages), mais 4 livres sur 5 de la série A Song of Ice and Fire compensent largement. Je pensais avoir mis mon objectif à 26. Je crois que je l'avais baissé pour conserver quelque chose de réalisable. Contente. 26 l'an prochain?

8) Mirage: le chapitre 7 est terminé de corrigé. 4 pages aujourd'hui (ok, il y a une page de 4 lignes et deux pages avec beaucoup de dialogue, mais ça compense pour les pages et les pages de réécriture complète).

Bonne semaine tout le monde!

6 oct. 2014

Comment créer sa bulle

Mon lieu d'écriture, c'est mon petit bureau, installé entre le divan du salon et le bureau de mon chum. J'ai la télé  - pas si souvent allumée, tout de même, mais la saison de hockey recommence sous peu et le mari joue quand même régulièrement à des jeux vidéos - dans mon angle mort visuel gauche, mais en plein dans la direction de mon oreille. Et j'ai un garçon de trois ans. Qui joue, qui court, qui saute, qui chante, crie, parle, cogne ses jouets, les échappe.

Et les deux enfants - le grand et le petit - demandent mon attention aux 30 secondes.

Donc, créer une bulle un peu isolée est plutôt difficile, et il y a des heures où il faut oublier ça. Cependant, les écouteurs sur les oreilles, c'est magique. Ne serait-ce que parce que tu peux laisser les cris durer un peu plus longtemps avant d'y répondre sans trop culpabiliser. 

J'avais oublié à quel point ça aidait, de s'isoler dans un nuage de musique pour écrire. En grande anxieuse débile que je suis, ça me prend vingt minutes décider qu'est-ce que je mets, mais j'ai récemment résolu le problème grâce à quelques sites qui suggèrent des playlists d'usagers. Et je découvre plein de nouvelle musique.

De préférence, par contre, je vais vers la musique instrumentale. Sinon, je suis trop distraite par les mots. Pour vraiment me concentrer, j'aime bien le baroque, avec son apparent mouvement perpétuel.

Bon, la musique ne m'immunise pas contre notre némésis à tous (le vile internet), mais ça...

Écoutez-vous des styles en particulier? Est-ce différent selon le stade d'écriture auquel vous êtes rendu?